Description

“2050, littoral d’Occitanie”

LE PROJET
220 km de côtes menacées par la montée des eaux sous les effets du dérèglement climatique.
Sous l’effet du changement climatique, le niveau moyen mondial de la mer a augmenté de 11 à 16 cm au 20ème siècle. Même avec des réductions brusques et immédiates des émissions de carbone, il pourrait augmenter encore de 0,5 mètres à 1 mètre ce siècle. Dans des scénarios d’émissions plus élevées, l’élévation du 21ème siècle peut approcher ou, dans les extrêmes, dépasser 2 mètres en cas d’instabilité précoce de la calotte glaciaire antarctique.
D’après un rapport remis par un collectif de chercheurs, la montée du niveau de la mer est un « phénomène inéluctable » à l’horizon 2100 qui aura des conséquences dramatiques sur les populations côtières. Si « la vitesse et l’intensité » de l’élévation des océans dépendent du réchauffement climatique, les scientifiques n’excluent plus désormais que l’eau monte de deux mètres d’ici la fin du siècle. Abandon du littoral « Si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) estime que la mer pourrait monter de plus d’1,10 m, mais dans une hypothèse de fort changement climatique et de fonte d’une partie significative des calottes polaires, l’élévation totale pourrait atteindre 2 m, souligne Audrey Bethinger, chef de projet prospective à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).
C’est à partir de ces prévisions que j’ai entrepris la réalisation d’un travail photographique où, au milieu de cette nature et le long de ce littoral bientôt sous les eaux, se succèdent des mises en scène qui naviguent entre surréalisme et ironie.

L’INTENTION
L’initiative de ce projet est de proposer une série de photographie plasticienne pour aborder un sujet documentaire ou de reportage. Le point de départ de mon travail commence toujours par une recherche documentaire de mon sujet. Au fur et à mesure, les images se construisent mentalement. Dès lors, je choisis l’outil et de la technique que je vais mettre en œuvre pour réaliser mes tableaux photographiques.
Il s’agit pour moi figer un moment ou le personnage et le lieu sont les protagonistes d’une possible histoire. Les images sont autant d’interrogations, de prédictions, d’hypothèses face à une réalité en devenir. Pour ce travail, j’ai choisi volontairement l’ironie dans mes mises en scène.
A ce jour, j’envisage de poursuivre ce projet dans les années à venir par l’exploration d’autres sites dans le monde menacés par le dérèglement climatique.

DÉMARCHE ARTISTIQUE
Depuis mes premiers travaux photographiques, la relation à l’autre est au centre de ma pratique. Mon travail personnel a commencé par une confrontation avec le réel et sa représentation. Faire face au désordre, prendre le temps, s’arrêter, aller au-delà des doutes, dépasser la surface des choses dans une nécessité de ressentir, de réfléchir et de dire.
Je photographie le monde tel que je l’envisage. Non pas tel que je le vois mais comme une proposition d’autre chose.
Je me sens de plus en plus étrangère à ce monde, je m’en échappe autant que possible, et quand je dois m’y confronter, mes photographies sont l’illustration de comment je le reçois. Les informations se transforment, se mélangent, le passé convoque le présent, qui interroge le futur. Constamment, je cherche, j’explore, je tâtonne. Mes photographies ne donnent pas de réponse, elles suggèrent un dialogue, une écoute.