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Patrick Delmas

Initié très tôt à la photographie argentique par son père, instituteur passionné, il découvre dès l’école primaire les secrets de la prise de vue et du tirage en noir et blanc. Rapidement, il s’approprie un premier appareil photo et commence à documenter le monde qui l’entoure. Ses premiers voyages donnent naissance à des reportages sensibles : une école aux Gambier (publié par Petit Loup), les lavandiers de Bombay, ou encore les moines de Shaolin. L’UNICEF utilisera l’une de ses séries consacrée aux enfants à travers le monde, marquant les débuts d’un regard tourné vers l’humain.

Attiré par l’effervescence du Street Art, il réalise ensuite plusieurs séries à travers différents pays, capturant l’énergie brute et colorée de cet art urbain. Mais avec le temps, une évidence s’impose : “le sel de la vie réside dans les rencontres”, écrivait Samuel Benchetrit. C’est bien ce fil invisible – celui de la vie des autres – qui traverse l’ensemble de son œuvre. En écho à la question d’Aragon, « Est-ce ainsi que les gens vivent ? », sa photographie devient quête, témoignage, et mémoire.

Il fait sienne une pensée de Christian Bobin, en remplaçant la plume par l’objectif :
« Il y a des visages, des rencontres qui m’ont frappé : des quantités de merveilles qui, si je ne les avais pas photographiées, auraient glissé dans le néant du sans mémoire, du sans parole, du non partagé. »

Photographier des visages, des paysages, ce n’est pas figer le monde, mais le préserver de l’oubli. C’est offrir une trace, une mémoire, une émotion qui perdure. Et toujours cette question en suspens, chargée de tendresse ou d’inquiétude :
« Et maintenant… que sont-ils devenus ? »